AMA regrette le départ des 52 migrants d’Asnières logés dans la Maternelle République d’Asnières

52 migrants en grande précarité, logés au Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU) de l’école République depuis début mars 2019 ont dû quitter Asnières le 24 mai. AMA, qui s’est mobilisé sur le plan humanitaire depuis l’arrivée des migrants, regrette cette décision qui lui apparait prématurée, contraire à leur bonne intégration en France, notamment pour les 7 femmes enceintes devant accoucher au cours des prochaines semaines. 12 associations dont AMA, signataires d’une lettre envoyée le 9 mai à la Mairie, s’étaient pourtant inquiétées du départ possible des migrants, sans avoir de réponse.

 

La maternelle République Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU)

Depuis début mars, la maternelle République d’Asnières, école désaffectée, avait en effet été réquisitionnée par la préfecture du 92 pour y héberger des migrants, envoyés par le SIAO (Services Intégrés de l’Accueil et d’Orientation) du 93, la gestion de l’hébergement étant confiée à l’Association Hôtel Social 93.

La décision de faire partir les 52 migrants de la Maternelle République a été prise par la préfecture 92 en accord avec la mairie d’Asnières. L’Association Hôtel Social 93, en charge de la gestion du CHU a dû organiser à la hâte le relogement des 52 personnes hébergées et a donné ses préconisations au Service Intégré d’Accueil et d’Orientation 93 (SIAO SAMU social).

Une décision qui prive une partie des migrants d’aides de première urgence et de suivi social

Ce travail de concertation a permis de trouver des logements pour les migrants, soit en résidences sociales gérées par des collectivités territoriales ou des associations humanitaires, soit en hôtels. Si les personnes logées dans des structures d’accueil bénéficient d’un suivi social, celles qui sont logées en hôtels n’en bénéficient généralement pas. Le Conseil Départemental du 93 ayant néanmoins accepté de prendre en charge 4 familles pour leur assurer ce suivi, on dénombre 15 personnes qui ont perdu tout suivi social : aides pour les démarches administratives (domiciliation, aides sociales, écoles etc.), repas etc. Plusieurs personnes ont appelé l’Association Hôtel Social 93 car elles ne pouvaient plus bénéficier d’aides aux repas.

Les raisons de ce départ en hâte n’ont pas été communiquées. Initialement le contrat pouvait permettre au CHU de fonctionner jusqu’au 30 juin. 

Une décision surprenante …

Plusieurs motifs militaient en faveur du maintien de ces 52 migrants en grande précarité jusqu’à cette date, soit simplement un mois supplémentaire, comme cela avait été envisagé :

  • Tout CHU a pour vocation d’assurer le séjour de personnes sans domicile aussi longtemps qu’une solution durable n’a pas été proposée à une personne ou à une famille. Dans le cas présent, cette mission  n’a pas été menée à bien.
  • Arrivés le 10 mars, ils auraient bénéficié d’une stabilité de 3 mois, ce qui, de l’avis des travailleurs sociaux, permet une meilleure efficacité des démarches d’insertion.
  • 7 femmes enceintes doivent accoucher avant la fin juin.
  • Deux enfants étaient scolarisés à Asnières. Il eut été logique qu’ils terminent leur année scolaire normalement.
  • La maternelle République, quoique équipée de manière assez rudimentaire avait été mise en état par les services de la mairie d’Asnières, ce qui en faisait un lieu bien plus adapté aux besoins de ces migrants que les hôtels loués par la suite par l’Etat.

… et pourtant un élan de solidarité de la part de nombreux Asnièrois

Ces 52 migrants n’ont causé aucun tort aux habitants d’Asnières. Bien au contraire : les nombreux dons de toutes sortes reçus par les migrants ont été le témoignage émouvant de la générosité des Asniérois envers ces personnes démunies de tout.

AMA coordinateur

Le rôle d’AMA Accueil-Migrants-Asnières a été de :

  • Coordonner ces aides, en étroite concertation avec l’Association Hôtel Social 93. Le travail s’est fait dans une réelle entente sur les moyens à mettre en œuvre et l’esprit de ces aides. Le travail réalisé sur le terrain par les deux personnes missionnées par l’Association Hôtel Social 93 a été remarquable.
  • Alerter la mairie par plusieurs courriers. D’une part sur l’absence de déjeuners (généralement les préfectures financent uniquement les petits déjeuner et dîners). Deux lettres ont été envoyées par AMA l’une à madame Caroline Carmantrand, adjointe à la Famille et la Petite Enfance, l’autre à monsieur Manuel Aeschlimann, maire d’Asnières. Aucune des deux n’a été suivie de réponse.
  • Demander à monsieur Manuel Aeschlimann, maire d’Asnières, la prolongation du CHU jusqu’au 30 juin, demande formulée par une lettrecosignée par 11 autres associations asniéroises, qui se sont jointes à AMA. Ce courrier n’a pas non plus reçu de réponse.
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